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Le Thane du Nadir
6 février 2014

Armorique

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Le nom d'Armorique, issu d'un mot gaulois latinisé en Aremorica ou en Armorica, est donné dans l'Antiquité classique à une large région côtière de la Gaule, allant de Pornic au sud de l'estuaire de la Loire à Dieppe dans le pays de Caux. Les auteurs de la fin de la République et du début de l'Empire romain la présentent comme peuplée de tribus celtes regroupées au sein d'une Confédération armoricaine. Après la conquête, Rome n'a cependant pas repris cette division dans son découpage provincial (Belgique, Lyonnaise, Aquitaine) de la Gaule. Mais au IVe siècle, face aux menaces venues de la mer, est créé un secteur militaire, le Tractus armoricanus comprenant les territoires littoraux de l'embouchure de la Garonne à celle de la Somme.

Les géographes grecs Posidonios et Strabon décrivent les Armoricains (Armoricani) comme ayant leur origine dans le groupe des Gaulois belges qui auraient été obligés d'émigrer à cause de l'invasion de Germains cisrhénans en Gaule Belge[1].

À l'époque gauloise, l'Armorique était une vaste confédération de peuples gaulois s'étendant sur les cinq départements de la Bretagne historique (Morbihan, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Finistère et Côtes-d'Armor), la partie nord-ouest de la région Pays de la Loire (Anjou, Sarthe, Mayenne), la quasi-totalité des départements modernes de l'actuelle Normandie (Manche, Calvados, Eure, une partie de la Seine-Maritime) et leurs territoires limitrophes et jusqu'à la Somme. César mentionne d'ailleurs à une occurrence, certains de ces peuples comme "Belges", c'est-à-dire comme situés au nord de la Seine, fleuve traditionnellement considéré comme séparant la Gaule Belgique de la Gaule Chevelue.

L'Armorique était habitée à l'ouest par les Osismes (celtique Osismii), que le navigateur grec Pythéas connaît sous le nom d'Ostimioi. Leur nom signifie « les plus hauts » ou « ceux du bout du monde ». Au sud se trouvaient les Vénètes (celtique Veneti) qui impressionnaient César par leur puissance  :

« Par leur marine considérable, leur supériorité nautique bien reconnue et leurs relations commerciales avec l'Île de Bretagne, les Vénètes étaient devenus un peuple très puissant, dont l'autorité s'étendait au loin sur tout le littoral de la Gaule et de la Bretagne insulaire. Ils possédaient un petit nombre de ports situés sur cette mer ouverte et orageuse à de grandes distances les uns des autres et rendaient tributaires presque tous les navigateurs obligés de passer dans leurs eaux. »

— César, Guerre des Gaules, III,8

 Source : Wikipedia

 


 

Notes de voyage de Myrddin

« Mon premier voyage en Armorique commença par Portus Namentum…Revenant d’Aquitaine et devant me rendre à la rencontre d’un vieux et fort savant druide à l’extrémité des épaisses et tortueuses forêts qui peuplent le cœur de cette région austère, on me conseilla d’emprunter la voie des eaux jusqu’à Gesocribate, le dernier castrum romain avant le bout du monde, pour rejoindre ensuite par voie terrestre le bois que je cherchais : on me dit qu’il y avait bien une voie pavée pour s’en approcher, mais que les ponts de fortune et les passages à gué, en cette saison, n’étaient que trop souvent inondés et les routes trop boueuses, pour ne pas me faire perdre une semaine de voyage…J’avais donc suivi ce conseil, et embarqué sur un petit navire de fort belle facture, mêlant voile méditerranéenne et coque Jute, avec cette capacité déconcertante qu’ont les Aquitains de s’approprier les différentes ingénieries pour les adapter à leurs propres usages ; un bien efficace navire : des dix jours que m’auraient coûté un voyage à pied, il ne m’en fallu que quatre pour atteindre ma destination.

Amorique

Ma première vision d’Armorique, je ne l’eus qu’au bout du trajet, au terme d’un périple que nous fîmes intégralement dans la brume et la pluie…Mon capitaine avait beau de tout temps m’assurer que nous étions bien assez près de la côte, je ne pouvais que me fier à sa parole ! Passant la dernière griffe de falaises rocailleuses, la bruine froide et épaisse se dissipa donc ce matin là sur la perspective de deux landes noires face à moi, surplombant d’obscures falaises détrempées sur une mer d’acier aux allures menaçantes…Allant presque jusqu’à se rejoindre, ces deux langues de terre funestes, comme la gueule d’un monstre tellurique fort ancien, semblaient s’entrouvrir pour n’offrir qu’un étroit goulet. Les marins qui m’accompagnaient parurent soulagés à cette vision, et il est vrai que leur inquiétude avait couru tout le trajet sans que je n’y vois goutte pour partager leur souci des passes et des hauts fonds que nous évitions à l’aveuglette. Plus tard l’on m’expliqua la nécessité absolue de connaître par cœur les méandres traîtres des eaux faussement calmes de l’Armorique, où derrière chaque nappe de bruine peut se dissimuler un rocher acéré, des fonds mouvants, ou des courants destructeurs…

Nous suivîmes donc cette passe étroite, pour nous enfoncer dans une rade profonde et large, calme et réconfortante, qui se déployait tout alentour sur un ciel immense et des landes sauvages. Il n’y avait que cet éperon sombre surplombé d’un castrum en bois noirci par le sel, Gesocribate, dans la fumée de tous les feux de tourbes allumés par ces romains tentant désespérément de se sécher en vain. Plus que les autochtones, ces latins envoyés ici en garnison comme on part dans le désert libyen sans espoir de retour, devaient trouver là une forme toute particulière d’enfer à leurs yeux habitués aux sécheresses et aux grands jours clairs : la méditerranée est le point de départ doucereux de toute chose, mais ici, c’est le bout du monde où le ciel immense pourtant, connaît des jours sans lumière la moitié de l’année. Mais à mes yeux à mois, ces côtes, ces arbres et ces plages de galets me réchauffaient l’âme : j’avais quitté Brittania depuis près de cinq ans, et je lisais dans ce paysage toutes les promesses et les odeurs de mon pays !

Nous débarquâmes donc sur un petit ponton, le seul d’ailleurs dans cet endroit dépeuplé où l’on n’embarque qu’à partir de la grève, et je fus monté dans l’enceinte des fortifications pour me réchauffer ; une fois à l’abri, au pied d’un feu timide et une bière tiède en mains, les visages durs et fermés que j’avais côtoyés quatre jours durant au gré des flots, devinrent aussitôt amicaux, chaleureux, généreux et fraternels. Tout comme les miens, ces hommes d’Armorique son de faux durs, des insensibles de pacotille, et de vrais gens simples et bons. Toute forme de nostalgie me quitta derechef, et, même si le latin était l’accent le plus majoritaire, je devinais dans le patois local quelques notes subtiles de Cambrien qui achevèrent de cajoler mon cœur. Je ne doutais plus que ce voyage, pour fastidieux et désagréable qu’il m’avait paru de prime abord, se transformerait bientôt en un mémorable et agréable souvenir…

Et je passais ainsi une soirée conviviale, où l’alcool et le climat achevaient de détruire les barrières entre Armoricains et Romains, pour ne plus offrir à mon témoignage que la vision d’hommes solidaires et profondément humains. Je sortis cependant dans la nuit, seul, pour marcher le long de cette côte sauvage et enchanteresse pourtant…A ma grande surprise, les vents atlantiques avaient balayé en un clin d’œil les miasmes célestes, pour dévoiler sur la surface miroitante de la rade une voûte étoilée des plus pures, rehaussée du diadème lunaire qui diffusait sur le monde sa clarté irréelle et douce, plongeant les environs dans cet espace intemporel qui réjouit les cœurs poètes d’un instant d’éternité. Le vent, encore, glissait en bourrasques capricieuses au travers des fougères et des herbes hautes du sentier que je parcourais alors, charriant de temps à autres quelques embruns qui m’incitèrent à descendre au ras des vagues, pour plonger mon visage dans les gouttes d’écume que les rafales m’apportaient. Et à ce moment là, si loin de chez moi en cette terre d’Armorique, je pus retrouver dans ce cette nuit toutes les senteurs de terre âcre, de pierre humide, de chênes bien verts et d’humus épais, qui avaient bercé mon enfance en Brittania.

Myrddin Merfynsonn, Notes de Voyages – Livret II : A la rencontre de Brittania

T.L._2014

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