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Le Thane du Nadir
18 mars 2014

Les Saxons

Saxons

Les Saxons sont un peuple germanique, rattaché sur le plan ethnolinguistique au rameau occidental. Ils sont mentionnés pour la première fois par le grec Ptolémée sur la carte Germania Magna au IIe siècle de l'ère chrétienne. Il situe alors leurs terres au sud-ouest du Jutland, ce qui correspond à peu près à l'actuel Holstein, d'où ils semblent s'être étendus au sud et à l'ouest.

Dès la fin du IIIe siècle, les Saxons, tout comme les Frisons et les Francs se signalent par des actes de piraterie sur le Rhin inférieur. Les auteurs classiques disent des Saxons, qu'ils sont des pirates qui infestaient la Mer du Nord et la Manche et que pour protéger le littoral contre leurs incursions et leurs raids, les Romains ont dû mettre en place le litus Saxonicum « côte saxonne » des deux côtés de la Manche jusqu'à l'Atlantique et qui comprend le système de commandement du tractus Armoricanus et Nervicanus, la Classis Britannica (la flotte « britannique ») et la classis Armoricana (la flotte « armoricaine »).

Une partie d'entre eux, ainsi que des Angles, des Jutes et des Frisons, envahirent la Grande-Bretagne au début du Moyen Âge.

Selon la tradition anglaise et ainsi que le rapporte Bède le Vénérable, les premiers d'entre eux auraient été dirigés par deux frères, Hengist et Horsa et seraient venus à l'instigation du roi breton Vortigern, vers 450, afin de défendre l'île de Bretagne contre les Pictes, une peuplade indigène non romanisée. L'archéologie, quant à elle, atteste la présence de mercenaires germaniques aux alentours de Londres dès les premières années du Ve siècle.

Quoi qu'il en soit, l'arrivée des Saxons et les troubles politiques relatifs au morcellement de la Bretagne romaine en de nombreux royaumes résultèrent en une période sombre, que l'historiographie anglaise a enregistré sous le nom de Dark Ages (littéralement, « âges sombres »). Un dépeuplement massif, lié aux calamités de la guerre et aux épidémies, semble également avoir favorisé la germanisation de l'ancienne province romaine au Ve siècle.

Sans doute dès le VIe siècle, les Saxons constituèrent quatre royaumes au sud de l'île : l'Essex, le Sussex, et le Wessex (respectivement terres saxonnes de l'Est, du Sud et de l'Ouest) ainsi que le Middlesex, plus éphémère puisqu'il fut annexé à la terre des Angles, l'Angleterre (Englalånd > England). Dans l'ensemble, les Saxons montrèrent également une résistance assez forte au Christianisme qui gagna le royaume de Kent au début du VIIe siècle, sous l'influence du missionnaire romain Paulinus.

Si dès le VIIe siècle la présence de Bretwaldas, sortes de « sur-rois » est attestée parmi les Anglo-Saxons de Grande-Bretagne, c'est seulement au Xe siècle qu'une dynastie saxonne, à savoir celle de Wessex, s'imposa finalement sur l'île sous le règne d'Alfred le Grand et pour une courte période jusqu'à l'invasion normande.

La langue des Saxons donna naissance au vieil anglais, qui remplaça dans une grande partie des Iles Britanniques, les anciens dialectes celtiques.

 Source : Wikipedia

 


 

Notes de voyage de Myrddin

 

« L’influence saxonne dans le sud de Brittania est moins marquée que celle des Angles, et pourtant c’est celle que l’on retient le plus souvent…mais sans doute est-ce du à leur sens si particulier d’un corporatisme populaire très exacerbé. Un besoin d’arborer leur blason identitaire sur tout ce qu’ils produisent, comme pour affirmer leur présence en toute chose, et mettre en valeur la qualité indéniable et la fiabilité de leur appareil artisanal…Un outil saxon, c’est ce que l’on recherche pour assurer son travail.

Le peuple de Saxe peut être vu comme en enfant gâté, placé par le destin dans les meilleures dispositions possibles sans pour autant devenir un gamin capricieux ; car il a su mettre à profit,  à force de labeur et d’intelligence, toute la somme des ressources qu’il avait à sa disposition pour en tirer le meilleur parti. Et voir cet appareil d’état à l’œuvre, telle une fourmilière raisonnée et mécanique, ça forcerait le respect si leur efficacité glaciale ne faisait pas un tantinet froid dans le dos : nous avons tous eu l’occasion de voir la rigueur germanique à l’œuvre sur le champ de bataille, et pourtant je ne doute pas que s’ils avaient des projets plus funestes encore, ils  s‘en acquitteraient alors avec le même zèle effrayant. Il faut faire, alors ils font, peu importent les conséquences morales : il n’est ici question que d’efficacité et de rationalisme forcené.

Saxons2

Le Sussex qui est leur est désormais, reste un simple comptoir pour ce peuple qui demeure très ancré dans son pays, et je doute qu’en dépit de leur empreinte de plus en plus profonde en Brittania, cela ne les fasse un jour oublier leurs racines de Saxe. C’est une question d’identité pugnace, comme il m’a été donné de le voir de par le passé ; il y a quelques années en fait.

J’arpentais alors les forêts rhénanes aux côtés d’un chef saxon local qui avait bien accepté de répondre à ma curiosité sur son peuple…Oui, je sais, on me reproche souvent d’être l’ami de tous et de brouiller un peu les pistes sur mes réelles allégeances, surtout depuis la disparition d’Arthur. Aux Germains, je dirai que leur peuple est, à l’instar de tous les autres, grand et digne d’intérêt ; je le pense très sincèrement d’ailleurs. Et aux Bretons, mes frères, je parlerai simplement : vous que le destin a mis face à ces guerriers sur le champ de bataille, croyez vous que le fait qu’un homme comme moi soit tout à fait au courant des mœurs saxonnes soit un handicap pour vos desseins ? Je suis fils et vassal de Brittania, mais aussi être du monde et arpenteur de la mémoire des hommes ; cela n’a rien d’antithétique, et je dirai même plus : pour tous ceux que mes conseils ont put éclairer, pour toutes les victoires militaires comme humaines que j’ai pu offrir…de quelles expériences et connaissances ai-je tiré mes bons services ?

Bref, je n’ai pas à me justifier.

J’arpentais donc les verts coteaux et les noires forêts entre l’Allemania et la Saxe. Mon hôte, un rude gaillard un peu bonhomme mais parfaitement honnête, tenait, avec une fierté toute enfantine, à me faire la démonstration de l’ingéniosité et de la force de production de son peuple. Nous arpentions sous une brume épaisse les chemins détrempés sous les aiguilles de sapins qui collaient aux sabots de nos montures, et plus nous nous rapprochions du lieu que ce personnage voulait me montrer, plus une sorte de vacarme lancinant bourdonnait alentour. Nous finîmes par longer un ruisseau puissant et rapide alors que la rumeur dans la vallée se faisait plus prégnante encore, jusqu’à parvenir enfin à une combe profonde où le cours d’eau rejoignait un large affluent de la Weser. Et là, nichée par-dessus les remous, une haute bâtisse en pierre à trois étages s’élançait le long des arpents rocheux, flanquée d’une succession improbable de roues à aubes plongées dans les eaux vives, et d’où nous parvenait un son assourdissant. De ce lieu incroyable au milieu de rien, s’élevaient des dizaines de cheminées qui couvraient les cieux d’une fumée épaisse et noire, tandis qu’en contrebas, sur les rives de la rivière large, se déployaient des dizaines de barges où s’activaient de nombreux hommes, tantôt à décharger du minerai ou du bois, tantôt à embarquer des fagots et des caisses. Mon hôte me regarda avec un sourire de satisfaction, car je ne cachais nullement mon étonnement ; il fit quelques pas puis descendit de sa monture qu’un jeune homme vint immédiatement prendre, et m’invita à visiter sa « schöne Fabrik »…Et je ne me fis pas prier pour découvrir le pourquoi, et plus encore le comment, de ce bâtiment prodigieux et bruyant.

Aujourd’hui, lorsque je vois une citadelle bretonne avec un ou deux hauts fourneaux affublés d’une demi-douzaine de forgerons et assistants, je ne peux parfois m’empêcher de frémir face à tant d’archaïsme dans la production militaire ; par la grâce des Géants, heureusement, j’ai une confiance aveugle dans le savoir-faire des maîtres Bretons et je sais comme ils sont habiles à concevoir et affuter des lames, en dépit d’un temps naturellement très long.

Un peu à la manière de ces instants sur le champ de bataille où l’on constate que l’ennemi est cinq fois plus nombreux, je découvrais dans cette construction saxonne des dizaines de fours alignés, et le triple d’hommes affairés à leur ouvrage. Chacun ayant son rôle à jouer, la production d’armes et de casques avait ici été élevée au rang d’un artisanat systémique, rationnel, précis et froidement conçu. Toute la journée durant, untel ne faisait qu’activer d’immenses soufflets, tandis que tel autre avait seulement pour mission de couler le fer dans des moules préformés, cependant qu’un autre ne faisait que limer des pommeaux, un autre ajuster des gardes, et enfin d’autres groupes encore ne faisaient que diriger les barres métalliques ainsi produites sous un marteau qui s’abattait régulièrement sur l’enclume, et que je vis uniquement mu par la force des roues à aubes, transmise du contrebas par un brillant agencement de poulies, de roues et de cordes…

Saxons1

Inutile de dire que nous passions la journée sur place ; la fierté de ce chef saxon était tout à fait justifiée, et il semblait n’avoir aucune crainte quant au fait que je puisse espionner sa technique…il me révéla que des générations d’artisans avaient œuvré à planifier et réaliser un tel édifice, et que sa complexité était telle qu’un seul homme ne saurait entrevoir sa conception dans son ensemble. C’était mal me connaître, mais peu importe ; et puis je dois reconnaître aussi que j’étais favorisé dans mon appréhension de l’ouvrage par les forges d’Orient que j’avais déjà eu le privilège de contempler…Il m’affirma qu’il y avait une quinzaine de ces bâtiments similaires dans tout le sud de son pays, et que chacun d’eux pouvait produire, selon ses spécificités, une cinquantaine de haches, une vingtaine d’épées, autant de casques…chaque jour ! Imaginez l’arsenal ! Certes, la production en masse ne faisait pas forcément des armes tout à fait régulières ni parfaitement fiables, mais le corps humain est si fragile…que même une arme grossière peut suffire à le terrasser.

C’est pour cela que je ne doute pas de la force de détermination et de résolution des Saxons. Ils ne se sépareront pas d’une terre continentale à la foi aussi généreuse et dotée d’infrastructures aussi élaborées (d’ailleurs Rome elle-même n’avait pas d’outil de production aussi formidable) ; par contre, cette démonstration inattaquable de leur supériorité manifeste à savoir regrouper leurs efforts pour leur intérêt commun me fit alors craindre le pire pour Brittania…Nous qui sommes si enclins  à nous quereller pour des broutilles, si nous ne parvenons par à nous organiser un minimum, comment pouvons-nous espérer lutter contre un appareil de guerre aussi maîtrisé et rationnel ?

 

Myrddin Merfynsonn, Notes de Voyages – Livret III : Sur les routes d'Occident

 

T.L._2014

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