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Le Thane du Nadir
22 novembre 2013

Goddodin

Goddodin_BlogLe Gododdin [ɡoˈdoðin] était un des royaumes bretons du nord de l'île de Bretagne (Northumbrie), au nord du mur d'Hadrien et, partiellement, au nord du mur d'Antonin, qui s'était constitué après le départ des troupes romaines.

Y Gododdin est un récit du barde Aneurin sur une défaite du Manaw Gododdin, royaume dépendant du précédent, dont la capitale était Caer Eiddyn (Édimbourg), devant les envahisseurs saxons de Bernicie et de Deira, autour de Catterick (Yorkshire), vers l'an 600. C'est sans doute le texte le plus ancien de la littérature galloise. La plus ancienne version du manuscrit date du XIIIe siècle.

Y Gododdin est un poème médiéval gallois. Il est constitué d'une série d'élégies aux hommes du royaume des Gododdin et à leurs alliés morts en combattant, selon l'interprétation la plus courante, les Angles de Deira et de Bernicie, en un lieu appelé Catraeth (en). Le poème est généralement attribué au barde Aneirin.La bataille de Catraeth semble avoir eu lieu vers l'an 600, mais la date de rédaction de Y Gododdin est incertaine. Pour certains historiens, le poème est issu d'une tradition orale née peu après l'affrontement dans le Hen Ogledd, la région de langue brittonique du nord de la Grande-Bretagne. Dans ce cas, sa langue d'origine aurait été le cambrien. Toutefois, d'autres historiens estiment que le poème a été composé au Pays de Galles au IXe siècle ou Xe siècle, auquel cas il pourrait s'agir d'un des plus anciens poèmes connus rédigés dans une forme de la langue galloise.Le territoire des Gododdin, appelés Votadini par les Romains, s'étend sur le sud-est de l'Écosse actuelle et sur le Northumberland. Le poème raconte comment trois cents guerriers d'élite sont réunis à Din Eidyn (Édimbourg). Après avoir festoyé pendant une année, ils attaquent Catraeth, communément identifiée à l'actuelle Catterick, et sont presque tous tués au terme d'un affrontement extrêmement inégal. L'accent est mis sur la gloire que recherchent les héros au combat, rappelant la poésie épique, sans toutefois s'agir d'un récit narratif.Le seul manuscrit du poème, communément appelé « Livre d'Aneirin », date de la seconde moitié du XIIIe siècle. Il est écrit pour partie en moyen gallois (en) et pour partie en vieux gallois. Certaines stances du manuscrit n'ont aucun rapport avec les Gododdin, et sont considérées comme des ajouts postérieurs. Une stance mentionne le roi Arthur : si le poème date effectivement de la fin du VIe siècle ou du début du VIIe siècle, cela en ferait la plus ancienne référence connue à ce personnage.

 

 Source : Wikipedia

 


 

Notes de voyage de Myrddin

 

« Le Goddodin est une terre de résistance. C’est une tradition profondément ancrée dans les racines de ce peuple. Lorsque Rome entama la construction du mur d’Antonin au sud, les guerriers locaux tinrent tête à une légion, puis à deux, jusqu’à ce que l’arrivée d’une troisième finisse par réussir à plier leur ténacité. Lorsque les mêmes plus tard entreprirent la construction du mur d’Hadrien, bien qu’il fut situé sur des terres traditionnellement attribuées au Strawclyde, leurs incursions et tentatives de sabotage retardèrent le projet de plusieurs saisons. On raconte qu’aucun Picte ne daigne prendre la mer contre ces terres, et cela en dépit du fait que seul un large chenal les sépare. Il y a des siècles cela était tout à fait faux, mais aujourd'hui ce dire a un part de véracité; il n’y a là aucune couardise à dénoter chez les fiers et courageux hommes sauvages des Highlands, mais simplement une logique inéluctable : ici, les campagnes sont ponctuées de tours de guet, et toute personne un tant soit peu valide sait manier nombre d’armes différentes, sans distinction de sexe, et ce dès le plus jeune âge. En Goddodin, on a si souvent essuyé les menaces d’invasion, de par sa position  de passage (et pis encore depuis la construction de la seule vraie et vaste voie entre le nord et le sud), que l’on met un point d’honneur à défendre sa terre. Et ça a plutôt bien marché…

 

GoddodinPlus récemment, j’ai eu l’occasion -non : le privilège, d’assister à la force de réaction de ces êtres. Depuis l’unification de Bretagne que mon bon Arthur et moi-même avions mise en place, il semblait logique que le Goddodin puisse enfin profiter d’une trêve. Logres protégeait la frontière Sud et le mur d’Antonin, les Pictes avaient si bien posé leurs conquêtes qu’ils commençaient à se sédentariser pour de bon, et une alliance scellait la paix et la sérénité des trois royaumes des NaCriochan. Sur la façade est de Brittania, on sentait enfin le calme s’installer, et les hommes libres de toute menace avaient commencé à relâcher leur attention. Les épées prenaient la poussière au fond des malles, les tours n’étaient plus toutes gardées, et l’on n’entretenait plus les talus de fortification des splendides collines de Din Eydin…Oui, depuis me direz-vous, on y trouve une des plus belles forteresses du nord, et c’est là que j’en viens.

En ce début d’été, il y a une vingtaine d’années de cela, alors même que les rêves de Pendragon avaient fini par s’éteindre avec lui, je continuai d’arpenter la Bretagne en tâchant de la relever de mon mieux. J’étais donc parti rencontrer le roi du Goddodin à son palais qui surplombe la baie de la Forth, à DinEydin justement, faisant fièrement front au Fife. Je fus reçu de la meilleure façon, mais dans la douceur des beaux jours et l’appesantissement d’une paix durable, nul ne jugeait opportun de rester vigilant en dépit de mes alertes ; et moins encore de travailler à l’unification d’un pays : dans ces années sombres le Goddodin, par un cruel hasard, vivait une période calme, et donc faste au vu des siècles de menaces et de restrictions que cette terre avait l’habitude d’essuyer.

La veille, nous avions festoyé généreusement, et tout le palais se laissait porter par les derniers relents d’ivresse dans cette heure équivoque et douce où la nuit s’apprête à laisser sa place au jour. Ne dérogeant pas à la mode de mes hôtes, je me délectais d’un sommeil serein que je n’avais plus connu depuis des années, bercé par le chant de vagues dans la brise nocturne, et les boucles chaudes d’une compagne d’un soir à la bouche nourrie des fruits de l’été.

C’est l’écho lointain d’une cloche qui me tira brutalement de mon sommeil, puis une seconde, et une troisième…Je me ruais aussitôt à la fenêtre : tandis que les brumes perpétuelles se dissipaient au point du jour sur la surface bleutée de la baie, une multitude de silhouettes noires se détachaient une à une, sans fin, sur les flots calmes…Il devait y avoir une centaine de navires, qui se jetaient maintenant toutes rames dehors vers le port de DinEydin…J’ai eu mon lot de guerres, je connais bien cette seconde éternellement longue qui parcourt d’un frisson glacé votre dos lorsque vous savez que votre ennemi ne fera qu’une bouchée de la bataille. Je ne connaissais en revanche pas ces embarcations, sans doute étaient-elles scandinaves, sinon plus lointaines encore, et je tâchais d’évaluer la situation. A vu des voilures et des coques, j’imaginais bien une quarantaine de guerriers par bateau ; cela nous faisait quatre cent guerriers sauvages, sans doute triés sur le volet pour cette expédition, à affronter. Le palais ne comptait pas plus qu’une trentaine de soldats, peut-être la garnison comptait-elle encore, en ces temps de relâche, à peine soixante ou soixante-dix homme entraînés et équipés disséminés dans les quelques guets alentours encore en usage. Peut-être pouvait-on encore compter sur une cinquantaine de vétérans des anciennes guerres encore en état de combattre…au mieux ! Mais là, au saut du lit, dans les résurgences du banquet de la veille, qu’étaient cent soldats encore à moitié ivres face à quatre cent combattants nordiques qui devaient méditer et ronger leur frein sur cet instant depuis des mois ? Là, j’ai commencé à avoir peur ; mais il fallait faire face, et joindre mes forces à mes hôtes pour espérer avoir ne serait-ce qu’une maigre chance de repousser l’assaillant…

La seconde s’éternisait tandis que je voyais les navires déverser les premiers guerriers sur les pontons…et je pensai aussitôt aux gens de la cité…Qu’allaient devenir ces deux mille âmes ? Il fallait que tous les hommes du palais fondent en bloc sur la ville pour protéger les habitants ! Un bruit derrière moi me tira pourtant tout à coup de mes considérations et de mes craintes. Je me retournai.

 

DInEidinFace à moi, dans le plus simple appareil et lame au clair, ma compagne de la veille me désignait un long coffre au pied du lit, le regard mêlé d’une profonde détermination et aussi d’un défi amusé ; elle me dit qu’au cas où je n’aurais pas d’arme, j’en trouverai dans cette malle ; puis  elle attrapa une simple tunique avant de quitter aussitôt la chambre, sans même prendre le temps de s’en vêtir. Dans le couloir ainsi dévoilé, les rumeurs du château se jetant à la hâte sur tout ce qui pouvait être aiguisé ou pointu faisait écho à mon étonnement : je m’avançais, encore emmitouflé dans une peau d’ours, vers la coursive sur laquelle donnaient mes appartements, pour contempler toute la foule des résidents, pour la plupart à moitié nue mais invariablement armée, se ranger en bon ordre devant l’entrée du palais où, déjà, le Roi que deux serviteurs finissaient de mettre en armure donnait des instructions à toute la cour rassemblée devant lui. Ici, nulle distinction de sexe ou d’âge, chacun serrait au mieux l’arme qu’il avait attrapée à la hâte, les yeux pleins de fureur et de volonté, écoutant avec une certaine impatience les ordres pour pouvoir enfin partir au combat et bouter l’assaillant hors les murs. Le Roi s’arrêta brutalement et éleva la voix dans ma direction :

      -          Hé, Myrddin, j’espère que vous n’allez pas faillir à votre réputation et vous joindre à nous, n’est-ce pas ? Je me sentirais vexé de ne pas compter sur l’amitié de votre bras à mes côtés !

Surpris, j’ai du baragouiner une affirmation hésitante, et déclarai que j’allais chercher mon épée…j’entendis derrière moi les recommandations de mon hôte qui me faisait remarquer qu’il serait assez mal venu de me vêtir au-delà du strict nécessaire, sous peine de ralentir la troupe…Je m’exécutais en jetant une simple broigne sur mes épaules, et partais ainsi au combat, pieds nus et fesses à l’air, prêter main forte à ces incroyables habitants du Goddodin. Parce que si je devais avoir l’air franchement ridicule, mes compagnons d’armes étaient désormais mes égaux, et deviendraient plus tard dans cette folle journée, mes frères. En franchissant le seuil du château pour rejoindre la ville, mon cœur déjà avait été réchauffé par l’idée qu’en bas, ce n’étaient pas quatre cent ennemis qui nous attendaient, mais bien autant d’habitants que de camardes de guerre pour les affronter, et je savais que nous ne ressortirions pas vaincus ainsi armés de la plus implacable machine de moral et de rage que compte Brittania !

 

Myrddin Merfynsonn, Notes de Voyages – Livret II : A la rencontre de Brittania

 

T.L._2013

 

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