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Le Thane du Nadir
18 octobre 2013

Dal Riada

dalriada blogLe Dal Riada (vieil irlandais : Dál Riata) était un royaume situé sur la côte nord-est de l'Irlande et la côte ouest de l'Écosse.

La tradition la plus répandue par les chroniques d'Irlande veut qu'il ait été fondé vers la fin du Ve siècle par le roi quasi légendaire Fergus le Grand (gaélique : Fergus Mòr Mac Earca), réputé être l'ancêtre des rois d'Écosse postérieurs.

La seconde tradition, dont se fait l'écho Bède le Vénérable, évoque un roi « Reuda » identifié avec le Caibre Riata vers 220 ap. J.-C., des généalogie mythiques irlandaises, un fils de l'Ard ri Erenn légendaire Conaire Cóem[1], originaire d'Antrin dans l'actuelle Irlande du Nord qui, au IIIe siècle, donne son nom à ce royaume en y établissant une première colonie

« Par la suite, en plus des Bretons et des Pictes, la Bretagne accueillit un troisième peuple; les Scots. Ceux-ci, émigrant sous la conduite de leur chef Reuda, s'emparèrent, en négociant ou en usant de la force, des colonies, dont ils disposent toujours. On les appelle encore Dalreudins, du nom de leur chef, car, dans leur langue daal signifie « une patrie » »

— Bède Le Vénérable Histoire ecclésiastique du peuple anglais. Texte traduit et présenté par Philippe Delaveau, Gallimard 1995 (ISBN 2070730158), « Chapitre premier » p. 67.

Quant à l'existence dans le royaume de Dal Riada de deux régions aussi éloignées, les archéologues ne trouvent pas les traces d'une telle conquête, et on estime plutôt désormais que les deux régions étaient liées pacifiquement depuis l'âge du fer.

Dès le VIe siècle, le Dal Riada est présent dans les sources écrites, dont la vie de Saint Colomba d'Iona par Saint Adamnan, écrite à Iona vers la fin du VIIIe siècle, et qui semble être la plus fiable. À Iona, depuis sa fondation par Saint Colomba, les moines écrivaient une chronique, utilisée par les chroniqueurs irlandais du haut Moyen Âge et dont les traces survivent, surtout dans les Annales d'Ulster et les Annales de Tigernach.

Le Dal Riada contrôle l'Argyll, partie de l'ouest de l'Écosse, sous le commandement de Fergus mac Erc, peu de temps avant sa mort, vers l'an 500. En 637, les Dal Riada irlandais et écossais se séparent définitivement.

En Dál Riata, il y avait souvent plusieurs rois, et l'un d'entre eux était roi principal. Il n'est pas toujours facile de comprendre si les chroniqueurs irlandais parlent d'un roi secondaire, ou du roi principal. De plus, il y avait un royaume voisin le Dál nAraidi qui s'appelait en latin « Dalaradia ». De ce fait les copistes médiévaux qui travaillaient en latin pouvaient facilement confondre « Dalriada » et « Dalaradia ». Le troisième problème est que les rois écossais du haut Moyen Âge prétendaient être de la descendance des rois de Dalriada. Si c'est vrai ou non, il est toujours possible que les documents qui nous restent soient des fictions établies pour flatter un roi d'antan. Il est certain que le roi Selbach, dont le fait qu'il était roi pendant vingt ans ne peut pas être mis en doute, n'est pas inclus dans un « chant épique », le Duan Albanach, de l'époque du roi Malcolm III d'Écosse.

Les rois de Dál Riata portaient des noms gaéliques, dont la forme la plus répandue et la plus connue est Domangart mac Fergusa (« Dongard fils de Fergus »). Moins souvent on voit des noms comme Fiannamail ua Dúnchada, (« Fiannamail petit-fils de Duncan »). On voit aussi des surnoms, Eochaid Buide, (« Eochaid le blond »), et moins souvent les deux formes se trouvent ensemble, comme Fergus Mòr mac Earca, (« Fergus le Grand, fils d'Erc »).

En Irlande à cette époque, on trouve aussi des noms de clan comme Uí Néill qui ne veut pas dire « petit-fils de Niall », mais « de la descendance de Neill ». En Écosse, les formes utilisées sont du type Cenél nGabráin, Cenél Comgaill ou Cenél nÓenguso, etc., qui signifient « de la descendance de Congall, de Gabrán ou d'Óengus ». Le mot Síl, qui a la même signification, s'utilise en Irlande aussi. Comme on voit ici, le gaélique est une langue, comme le latin, où les noms se déclinent. Il n'est pas rare de lire les noms avec le nom du père au cas nominatif. Et comme en français, l'irlandais du premier millénaire ne ressemble pas à la langue actuelle.

Source : Wikipedia


Notes de Voyage de Myrddin

« Je ne m’approche jamais de DalRiada qu’au mieux de ma forme, en pleine possession de mes moyens. Non pas que ses habitants soient malveillants ou inhospitaliers ; mais voyez-vous, ils ne sont pas seuls. Je veux dire par là que ceux que l’on nomme aujourd’hui les Scotts vinrent un jour d’Hibernia, la terre nourricière de toute magie, de tout mystère de ce monde…et que dans les brumes de leurs bagages, leurs savoirs ancestraux croisèrent la route d’une puissance tellurique plus ancienne encore. De la réunion des Premiers Druides et des roches façonnées par les Géants d’autrefois, il naquit un savoir mystérieux, qui vit dans chaque arbre, qui coule dans chaque source, et dont la faune par ailleurs n’est pas ignorante…Vous ai-je dit que l’on y croise, dans les bois obscurs, les loups les plus malins et les plus retords qu’il m’ait été donné de déjouer ?

Parti de la pointe occidentale d’Argyll, au bout de la succession de lochs longilignes et de leurs vallées tranchées au rasoir dans le roc des montagnes, je devais faire escale à Muille avant de rejoindre Laphroaig sur l’ile d’Islay, car j’y avais été invité par un ancien moine de mes connaissances qui, d’après la missive pressante qu’il m’avait envoyée, avait mis au point à force de travaux alchimiques un élixir qui saurait rendre la terre d’Alba célèbre dans le monde entier…Ma curiosité piquée, je ne pus décliner son invitation enthousiaste, même si la perspective de devoir traverser tout le nord de DalRiada depuis le fin fond de l’Orcanie où je me trouvais alors, ne manquait pas de serrer mon cœur.

Là où, par exemple, les falaises hautes et noires ainsi que les vastes tourbières de Sketis ne laissent planer aucune équivoque quant à l’hostilité des lieux, les terres et les iles de DalRiada sont traîtresses…On y trouve un climat plus serein que dans le reste d’Alba : plus au sud, protégées des tempêtes par Hibernia, ces contrées dévoilent aussi un relief plus doux, plus boisé, et un vent continu qui cependant ne se montre que très rarement sauvage. Lorsque l’on arpente les Hautes Terres depuis quelque temps, l’homme du commun peut y lire une trêve, un repos salvateur en comparaison des caprices climatiques du reste de la pointe nord de Brittania. Mais pour un homme de mystère comme moi, c’est là que la menace se fait plus prégnante…

vuedalriada cadreDans cette succession d’iles tendrement vallonnées, la brume est constante ; derrière chaque bosquet, chaque bifurcation de chemin, chaque vague, un obstacle peut se dissimuler à votre regard. Cette terre surnaturelle se plonge sans cesse sous le drap du secret, les gens ont d’ailleurs pris l’habitude de répondre par énigmes équivoques aux questions qu’on leur pose…

Ainsi donc, me dirigeant toujours plus à l’ouest vers Inverlochy pour rejoindre un navire, je m’étais résolu à gagner du temps en coupant à travers les landes. En dépit de la réputation qui me précède, je ne suis cependant pas toujours clairvoyant en toute chose, et l’Argyll me joua dans ses brumes un tour assez typique de ces régions. J’avais envisagé de passer la nuit à l’abri d’un antique sanctuaire de ma connaissance, au creux d’une vallée secrète que je situais très bien dans ma mémoire. Et pourtant, ce jour là, je me laissai surprendre par le soir sans pourtant parvenir à la destination que je m‘étais fixé. La brume montait parmi les arbres secs, une légère bruine s’agglutinait alentour, et je me retrouvais ainsi à a fin du jour clairement perdu entre deux vallées, au cœur d’une large et dangereuse tourbière…J’avais connu des situations plus périlleuses, mais je cherchais du regard un abri pur mon petit confort. Et là, s’élevant sur un surplomb dans la pénombre au bout de le l’étendue, je discernai le refuge qui me faisait défaut : la forme d’une chaumière qui saurait m’offrir un abri pour la nuit. Rasséréné,  je hâtais le pas dans la direction de cette forme sombre mais nette en haut de cette petite colline à tout juste quelques centaines de mètres. Mais pensez-vous ! Le temps que je m’en approche, la pluie s’était mise à tomber en seaux, le soir s’était couché pour de bon, et je découvrais derrière ce qui n’était en fin de compte qu’un mirage, un tertre aride cerné de vieux arbres morts et grimaçants ; pas de maisonnée, pas de refuge, juste le jeu des ombres qui, de loin, avait abusé ma perception. En DalRiada, la nature se joue des hommes et de leurs sens…Un chemin de terre en creux de vallée ? Non, juste un ruisseau vorace dissimulé sous la tourbe mouvante qui ne demande qu’à vous avaler !

Et les habitants de DalRiada ! J’ai appris très vite au tout jeune Arthur à les traiter avec déférence…Ils lui ont souvent prêté leurs épées, mais plus souvent encore ont-ils presque failli à leur parole ; il s’en offusqua les premiers temps, puis il comprit et accepta qu’il n’y avait en eux aucune véritable malice : ils ne font qu’obéir à leur propres impératifs, et souvent sont-ils obscurs aux hommes qui ne sont pas de leur culture. Car DalRiada est un royaume puissant et mystique, proche plus que tout autre de la nature, et ses habitants réagissent comme elle : leurs caprices sont abscons pour les étrangers que nous sommes, mais il ne faut jamais se départir de l’idée qu’ils ne font qu’obéir à des impératifs supérieurs. De ce lien indéfectible avec l’ordre des choses, issu de leurs origines d’Eyrin, les  Scotts tirent une magie secrète et puissante, canalisée et comme renforcée par les terres d‘Alba qu’ils arpentent. Combien de fois dans les batailles aux côtés de Pendragon, lorsque nous ne les attendions plus et que la bataille semblait tourner à notre défaveur,  surgissaient-ils d’un bosquet que nul n’avait remarqué, où d’une nappe de brume surgie brutalement, pour fondre sur nos ennemis comme une meute de loup silencieuse, glissant sur les bruyères sans jamais élever un cri alentour, répandant la mort sans efforts dans les rangs ennemis, et disparaissant pourtant sans demander leur part. »

Myrddin Merfynsonn, Notes de Voyages – Livret II : A la rencontre de Brittania

 

T.L._2013

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